Cette semaine pour la 3eme fois de ma vie, je me suis réveillée en panique parce que, dans mon rêve, je n’avais pas de masque alors que j’étais dans la rue. C’est dingue comme un sursaut dans ton pyjama te fait te rendre compte à quel point ta vie, diurne, a changé et à quel point tu l’as intégré. Si je pouvais être à un comptoir, je peux te dire que j’en ferais de la psychologie qui expliquerait comment l’inconscient trouve toujours le moyen de te faire passer des messages et pas forcément par les voies que tu imagines.
Il faut dire que niveau rêves, je suis plutôt reconnue pour ma créativité et surtout pour les regards d’incompréhension qu’ils engendrent. Et pourtant, qui n’a jamais rencontré cette personne dans une soirée qui te dit très sérieusement, sans même se poser la question de l’impact, que « si, si, si, quand tu rêves que tu perds des dents, c’est que tu vas mourir » ? C’est marrant, moi, j’aurais plus pensé que ce genre d’affirmations sans fondement allait te faire perdre tes dents à toi, le charlatan de l’oreiller, quand j’aurai mis un grand coup dedans (la boxe me manque, pardon…)
Je disais donc, oui, j’ai tendance à faire perdre pied à plein de gens (et à bien faire rire les autres) quand je raconte mes rêves. Et j’ai beau y chercher une signification, un message qu’on m’aurait envoyé de l’au-delà, ou une parole divine telle la tête de Jésus sur mon toast, à chaque fois, je bloque.
Le dernier en date : je rencontrais une dame qui me complimentait sur mes Doc Marten’s (alors que je n’en ai jamais eu), et qui, elle, en portait de 2 couleurs différentes. Et quand je lui en faisais part, elle me répondait très fière que c’était sa façon à elle de lutter contre les diktats de la société de consommation et qu’elle avait vendu la paire inverse sur Amazon. Bizarrement, la seule chose que je réussissais à formuler dans mon cerveau endormi n’était pas « mais qui achète des chaussures dépareillées sur Amazon » mais plutôt « c’est bizarre de se penser subversive et d’acheter 2 paires de marques pour ensuite utiliser Amazon pour en revendre une moitié »… Interprétations possibles : je n’aime toujours pas les débiles ou je suis la réincarnation d’une zadiste.
J’ai d’autres exemples aussi comme ce moment où je suis au lycée (mais comme ça fait longtemps que je n’y ai pas mis les pieds, le lycée ressemble à celui d’une série US), j’entre en cours d’italien et le prof, c’est Emmanuel Macron. Oui, il s’est reconverti mais il tient à ce qu’on l’appelle Monsieur le Président. Enfin « Il presidente » « parce qu’en cours d’italien, on parle italien ». Et même si on est tous conscient du fait que c’est l’ancien président, ça nous paraît complètement normal qu’il soit là à faire cours à 15 péquins qui croient que d’avoir pris l’option LV3 leur permettra d’aller à Rome en voyage de classe. (Au max, tu as droit à un Panettone à Noël mais pour le voyage à Rome, arrête d’insister, même en prenant latin, tu n’as pas pu y aller…)
Dans un autre rêve, j’allais à un congrès pro à Tours (oui, c’est précis) et je croisais un de mes potes qui travaille dans un tout autre domaine (c’est d’ailleurs une grosse interrogation du rêve : quel congrès pourrait réunir nos 2 domaines, je me le demande encore). On passe la soirée au buffet de l’hôtel et je lui explique que je rentre le lendemain en train. « Hors de question me dit-il, je te ramène. En plus, j’ai ma nouvelle Safrane » Quand on sait que cet ami est un fan de voitures et que ce rêve a eu lieu en 2020, ça me fait me poser la question de ma connaissance du marché automobile français. Je me souviens m’être réveillée le matin en me demandant comment je m’étais souvenue de la Safrane, voiture qui m’était sortie de l’esprit sans que cela ne me pose de problème.
J’ai aussi un souvenir d’un rêve où le but était de rire le plus fort possible par rapport à ma sœur qui était dans la chambre d’à côté et apparemment, je riais vraiment. Comme ça, en dormant, en pleine nuit. Je suis même étonnée de ne pas avoir vu arriver quelques heures après, un exorciste. J’ai aussi trouvé enfin dans un supermarché un fruit que je n’ai mangé qu’à Madère. J’ai fait tomber un ananas qui s’est transformé en jus au moment même où il touchait terre. J’ai vécu la guerre souvent quand j’étais petite – au point d’avoir la sensation de ramper au sol… Et ça, ce sont seulement les rêves dont je me souviens après la 3ème sonnerie du réveil. Parce que je sais qu’il y en a plein d’autres, tout aussi loufoques, qui ont disparu dans le cloud bordélique qu’est mon cerveau. On me dit souvent que je devrais les noter mais, je trouve que ça tuerait un peu le charme… Ils arrivent n’importe quand, sans prévenir, que je sois super fatiguée ou au milieu de 3 semaines de vacances, qu’il y ait la tempête dehors ou que ce soit la pleine lune, que je sois chez moi ou dans un avion (oui, je dors en avion…).
C’est aussi sans parler des rêves que tu fais à moitié éveillée, où tu te fais croire à toi-même que c’est ton inconscient qui te parle alors qu’il s’agit juste d’une ambition que tu n’as pas encore eu le courage de t’avouer. Genre être la nouvelle Carrie Bradshaw ou, parce que tu as enfilé tes baskets (chouette, c’est sympa, tu verras) 3 fois depuis le début de l’année, courir une vraie course et avoir le physique qui va avec. Ceux-là, on va essayer de les concrétiser un peu plus, juste pour le plaisir de rêver les yeux ouverts.
Bref, parfois, je pense que je ne suis pas très créative, que mon imagination est assez limitée et puis je rêve que je prends mon vélo mais qu’il ne passe pas en bagage cabine à bord de la fusée qui m’emmène au bureau et ça va mieux. Certains pourraient penser que tout ceci se déroule sous substance mais je n’ose pas imaginer ce que ça donnerait si je prenais vraiment quelque chose.
Sur ce, je vous laisse, j’ai couru toute la nuit après des autruches qui me piquaient mon écharpe, je suis épuisée, je vais me coucher.
