Parfois, alors même que je suis reconnue pour mon cynisme (et que j’en tire une grande fierté), il m’arrive de m’émerveiller devant les petites choses de la vie. Tel un Bisounours en sommeil, mes yeux s’ouvrent en forme de cœur et je m’extasie sur de petits riens. Et comme l’ambiance générale n’est pas vraiment aux nuages en chamallows, je me suis dit que j’allais, comme dans la première comédie romantique venue, « percer ma carapace » et vous montrer que je ne suis pas qu’un monstre sans cœur.
Il y a déjà plein de petits bonheurs qui viennent de la nature. (Ah oui, bisounours et écolo ? on attaque fort…)
Les feuilles des arbres qui reviennent et qui mettent plein de vert à la vue depuis la fenêtre de ma cuisine, de ce joli vert tout jeune qui ne dure que quelques jours et qui te fait te dire que bientôt, tu vas pouvoir abandonner les collants (début mai, pas le choix !). Le chant des oiseaux le matin qui te donnent l’impression de t’être réveillée dans Blanche-Neige (sans les 7 petits bonshommes qui vont partir en chantant, la fourche sur l’épaule, en pensant que tu vas faire tout leur ménage). L’odeur du lilas du voisin et celle du muguet qu’une copine t’a apporté. Globalement, oui, le printemps me met autant en joie que quand on me dit que je vais avoir du papier-peint à arracher. (si, c’est une vraie joie pour moi, ces grandes lanières qui se détachent du mur !)
Mais les autres saisons ne sont pas en reste non plus : le parfum de la pluie sur le jardin tout sec de l’été, les couleurs du ciel et des arbres en automne, la neige (ailleurs que sur les trottoirs parisiens) en hiver et cette joie toute enfantine de pouvoir mal viser la tête de tes congénères…
Il y a aussi toutes ces activités qui te font plaisir, qui ne font de mal à personne. Commencer un bouquin, te rendre compte que tu as déjà dévoré 50 pages en l’espace de 20 minutes et avoir hâte de le retrouver quand tu rentres le soir pour le finir. (même si tu aimerais continuer à te replonger dans l’histoire et revoir les personnages auxquels tu t’es attachée plus longtemps). Découvrir, avant tout le monde, qui est le tueur de cette série géniale, ou pleurer d’émotion devant un film qui ne payait pas de mine au départ. Entendre ta chanson préférée du moment à la radio et pouvoir la chanter à tue-tête parce que tu es seule dans la voiture. (et ça c’est aussi un bonheur pour les autres)
Quand tu veux bien t’ouvrir à ton côté Bisounours, tu réalises qu’il y a de la poésie partout (ou presque. Bisounours mais pas sous substance non plus…) Dans les petites phrases que tu entends dans la rue sans avoir cherché à écouter. Ma préférée, jusqu’ici : « Je ne pouvais pas sortir, puisque j’étais pas rentré » (true story).
Puisqu’on en est aux confessions, il faut que je vous avoue quelque chose : j’adore regarder les gens (les terrasses me manquent vraiment…) mais aussi j’adore les prendre en photo, de loin, sans qu’ils sachent qu’ils sont l’objet de ma photo. Parfois, le zoom les met sur la voie mais je ne me suis pas encore fait casser la gueule (autre petit bonheur quand on y pense). Et dans cet album qu’on appelle celui de mes inconnus, je trouve qu’il y a plein de jolies choses. Pas de prétention ici, ce serait mal me connaître, mais j’aime bien immortaliser ces gens que je ne croiserais plus jamais et je les trouve plutôt beaux dans leur genre.
Et puis, évidemment, il y a tous ces bons moments liés à la vie sociale. Un peu rares en ce moment (d’où le manque d’inspiration de plus en plus flagrant), ils sont pourtant une des vraies joies de la vie. Les apéros improvisés, les potins échangés entre voisins sur les paliers (parce que c’est quand même dingue cette histoire du monsieur du rez-de-chaussée tout nu dans l’entrée, tu y crois toi ?), les verres en terrasse, les fous-rires venus de nulle part juste parce qu’une langue a fourché, les pique-niques sur la plage (si, c’est un moment de joie aussi !), les gens qui te rendent service ou t’envoient un petit mot gentil comme ça pour le plaisir, sans rien attendre en retour (ou pour leur karma ? oui je suis toujours un peu cynique)…
En fait, alors que la période est compliquée pour tout le monde (et encore plus pour d’autres), et qu’on sent que tout le monde arrive un peu à bout de sa patience (ou de sa drogue, chacun son truc), je voulais juste me rappeler qu’il y a plein de jolies choses qui peuvent nous donner le sourire et nous faire oublier que certains mails sont plus agressifs que d’autres en ce moment.
Sur ce, je vous laisse, je dois aller faire une blague bien glauque sur le petit Gregory, si je ne veux pas me faire éjecter de la team cynique. (Celles sur Gregory Lemarchal fonctionnent aussi)
