Motivation chronique

Hier, une copine me dit « Désolée de ne répondre que maintenant, je sors de 2h de piscine ». La première chose qui m’est venue en tête c’est « pourquoi s’excuser de ça ? Je ne peux pas jeter la pierre sur le sujet ». Mais surtout, très vite, mon cerveau s’est demandé pourquoi elle avait décidé que son samedi après-midi se passerait entre les palmes et les microbes d’inconnus. Comment avait-elle réussi à se motiver ? Il fait beau mais pas si chaud, c’est le début des vacances scolaires (donc plein de mondes et tout autant de possibilités de verrues) et aux dernières nouvelles, il faut toujours enfiler le fameux bonnet de bain. Sans parler du maillot Nabaiji…

Plus globalement, s’est rapidement posée la question de la motivation en général. Pourquoi les gens font ce qu’ils font ? Qu’est ce qui les y pousse ? Qu’est-ce qui fait qu’on décide de passer son samedi après-midi à vouloir avaler du chlore ?

Évidemment, j’ai commencé mon exploration par un cas que je connais bien : le mien. Et je me suis rendu compte que depuis quelques temps, je suis le compte d’une « influenceuse » très business qui me fascine autant qu’elle m’énerve. Comme tout ce qui est sur Instagram, sa vie est bien entendu parfaite (tellement parfaite qu’elle admet quelques imperfections de temps à autre) et elle donne l’impression d’avoir trouvé le moyen d’allonger les journées tellement elle fait de choses. Malgré tout, elle me fascine et une partie de moi aimerait être elle. Aussi, l’autre jour quand elle a posté des mantras de motivation qui semblaient issus de gâteaux porte-bonheur du restaurant chinois, j’ai mis du temps à admettre que ça m’avait motivée à aller plus loin dans mon business, à me croire capable de choses que je n’imaginais pas avant. Avec ses phrases bateau, qu’on pourrait retrouver tatouées sur le corps d’un Marseillais à Cancun, elle a su réveiller un truc en moi pour ma boîte.

Alors, bien sûr, quand je réfléchis un peu plus profondément, je pense que tout ça était déjà en moi, que j’en avais envie et que ça m’en a juste fait prendre conscience. Heureusement que je ne compte pas sur « la question, elle est vite répondue » (je ne connais pas – et ne souhaite pas connaître – le nom de ce monsieur) pour savoir qu’il faut que je trouve des clients pour que ma boite soit rentable.

Et c’est là le hic de la motivation, je trouve. Elle est nécessaire pour de nombreux pans de la vie et pourtant, là où elle te touche, c’est là où tu sais déjà ce que tu dois faire. Si je continue avec mon cas personnel (c’est moi qui écris, j’ai le droit), je sais qu’il faudrait absolument que je m’améliore sur plein de choses, le sport étant la première qui me vienne. Mais aussi des aménagements dans l’appartement, faire le tri dans mon tiroir de maquillage et dans mes serviettes de toilette, enlever des balcons les jardinières où ne poussent plus que des mauvaises herbes qui attirent des pigeons (oui, des pigeons ! Sur mon balcon !)… Mais là, que nenni, la motivation ne vient pas. J’ai beau regarder des vidéos de gens qui organisent toute leur maison en un week-end avec une palette et des boites pour tout, j’ai beau lister tous les endroits où j’ai envie de partir en vacances pour enfiler cet itsi bitsi petit bikini qui serait bien plus joli si la ficelle du côté restait visible, rien. Pas de déclic.

Est-ce que cela signifie qu’au fond, j’estime que ça n’est pas si important ? Que je peux bien avoir 12 teintes de fard à paupières bordeaux si j’en ai envie ? Que j’aime me retrouver face à face avec un pigeon voyeur au petit-déj ?  Je ne sais pas. Toujours est-il que pour le moment, ces points-là de mon existence restent en stand-by malgré les quelques fois où ça m’agace et la place que ça prend dans mon cerveau d’amoureuse des listes.

Reste plus qu’à trouver le moyen de déclencher ça. Et peut-être que bientôt, après m’être fait tatouer « ta seule limite, c’est toi », je vous raconterai comment j’ai couru le marathon.