Chronique égoïste

Récemment, j’ai eu la chance de pouvoir m’accorder une journée off, rien que pour moi. Je l’ai prise en semaine (on se repose encore mieux quand les autres bossent) et j’avais préparé mon programme en avance. Il faut dire que c’est assez rare de s’accorder du temps rien qu’à soi pour en perdre à décider de la façon dont tu vas l’employer.

Sans vous détailler tout par le menu le déroulé de ma journée (parce que ce n’est globalement ni une révolution ni une épopée), j’ai fait une expo qui me tentait bien, du shopping et mon vernis, en pleine journée ! Détail qui a son importance puisque j’ai pu le faire sécher, les mains en l’air, tranquillement, sans penser à toutes les choses que je devrais être en train de faire ni à tout ce qu’il me restait sur ma to-do, raison pour laquelle je le fais normalement devant le film du soir.

Et comme j’ai décidé il y a quelques semaines de ralentir dans le seul but de mieux profiter, j’ai même réussi à ne pas culpabiliser. Parce qu’il est là l’écueil principal de ce genre de moments : la culpabilité. De faire ça seule sans en faire profiter un proche, de le faire à un moment où tu es normalement devant ton ordi à travailler, de ne pas « profiter » de ce temps pour faire toutes les choses dites « utiles » que tu n’as pas le temps ou envie de gérer le week-end comme l’administratif ou le ménage jusque sur le dessus de la hotte (oh ça va, qui grimpe sur un tabouret toutes les semaines ?). J’ai profité, j’ai pris mon temps et j’ai vraiment eu l’impression de déconnecter.

Malgré tout, à un moment, alors que je soufflais sur mes ongles en pensant que ça aidait le vernis à sécher plus vite, je me suis quand même demandé si tout ça n’était pas purement égoïste. Et si ça l’était, était-ce si grave ?

Prenons le tout dans l’ordre, comme nous l’ont appris les profs de philo. Déjà, être égoïste, qu’est-ce-que c’est ? Selon le mec de Larusso (oui, le Larousse… Elle a osé…), l’égoïsme se définit comme tel : « Attachement excessif porté à soi-même et à ses intérêts, au mépris des intérêts des autres. » Si on considère que je n’ai pensé qu’à moi sur cette journée, que je n’ai choisi que ce qu’il me plaisait et que j’avais délibérément opté pour une journée solitaire, ça matche.

Donc la suite logique était de déterminer si c’était si grave. Là, plusieurs arguments se sont bousculés dans ma tête. D’un côté, quand on voit tout ce qu’il y a à faire dans cet appart (je pourrais reparler de mes jardinières vides, mais ce ne serait que le sommet de l’iceberg), oui, clairement, ce temps aurait pu être bien plus utile à la communauté (et à la visibilité devant mon balcon). D’un autre, c’est tellement rare que je fasse ça que j’en ai même ressenti le besoin d’écrire dessus. En décidant que je n’avais de compte à rendre à personne ce jour-là, (facile à faire quand c’est ta boîte, je l’avoue), je me suis choisie et écoutée. Et ça m’a permis d’être bien plus à l’écoute quand le mâle est rentré le soir de sa journée ou d’avoir l’esprit plus créatif et ouvert quand il a fallu élaborer une nouvelle stratégie pour un client le lendemain.

Je pense que c’est assez limpide quand on lit ces quelques lignes : déjà, j’ai adoré et en plus, je crois sincèrement que cet égoïsme-là devrait être inculqué à tout le monde. Il y a trop de gens qui passent leur vie à se demander comment faire plaisir aux autres et qui finissent par oublier qu’ils ont aussi le droit de se faire plaisir à eux. Quand tu peux le faire, ce n’est pas grave de te choisir, de dire non à un diner qui ne t’intéresse pas et de rester devant Netflix sous ton plaid avec un bol de chocapic pour le diner. (Ils sont d’ailleurs bien meilleurs le soir, non ?)

Évidemment, ne nous méprenons pas, je ne prône pas l’égoïsme absolu, le chacun pour soi. On vit en société, le minimum est de se rendre compte qu’on est entouré d’autres êtres humains qui peuvent, à l’occasion, eux aussi avoir des sentiments. Si tu veux ne penser qu’à ta gu****, je suis sûre qu’il y a un troupeau de chèvres qui serait ravi de t’accueillir au fond du Morvan. (j’ai peur que pas mal de monde pense à aller s’y installer du coup…)

Je ne sais pas quand je vais recommencer mais je vais très certainement le faire. En attendant, je vous laisse, il y a un de ces ménages en retard…

Après, quand tu passes des moments toute seule, il faut être souple pour les câlins…

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