Comment y échapper ? L’automne est arrivé.
En deux jours, il a fallu ressortir écharpes et parapluie et se réhabituer au petit vent bien froid qui glisse dans le cou le matin sur le quai de la gare. Pourtant, sûrement parce que ce sont les premiers jours (reparlons-en dans 2 mois de pluie…), je suis plutôt contente.
Déjà, pour la nature : les couleurs des feuilles sur les arbres, les couchers de soleil et leurs reflets dans les nuages, les après-midis qui t’offrent un dernier petit aperçu de l’été, les marrons qui tombent (mieux vaut ne pas vivre en dessous d’un marronnier en septembre…) et qui me rappellent ma cour d’école primaire, le soir qui tombe un peu plus tôt et qui te donne une bonne excuse pour rentrer te mettre au chaud chez toi…
Parce que oui, en automne, tu as officiellement une bonne raison pour rester chez toi si tu en as envie. La flemme est un argument que personne ne peut combattre passé le 1er octobre. Il y a même des chances pour que les gens à qui tu poses ce lapin saisonnier te remercient intérieurement parce qu’eux aussi vont pouvoir aller se coller sous un plaid devant Netflix, avec des chaussettes tricotées par Mamie. (Non, l’automne n’est pas la saison du glamour) On a tous plus ou moins souffert d’être enfermés chez nous il y a quelques mois mais je parie qu’ils ne seront pas nombreux ceux qui ne refuseront aucune soirée au prétexte qu’il faut en profiter tant qu’on peut encore sortir. En automne, ton week-end a le droit d’être peuplé de séries, de canapé et de tasses de thé. Et s’il pleut, tu as le combo gagnant : c’est tellement admis que tu veuilles ne pas sortir de chez toi que tu vas aller jusqu’à poster la photo de ton goûter et de ton chocolat fumant pour te faire applaudir par tes congénères connectés.
Le style vestimentaire s’en ressent aussi. Forcément, 1er octobre, tu peux enfin ressortir tes collants. (pour avoir la référence, ça se passe ici) Tes gambettes te remercient, la chair de poule, ça va bien 2 secondes… De façon plus globale, tu vas pouvoir ressortir tes fringues d’hiver, que tu avais rangées au début de l’été et que tu as déjà oubliées. Ça donne un peu l’impression de faire du shopping et sans rien dépenser, tu es doublement gagnante. Que dire de cette sensation de chaleur qui t’envahit quand tu remets ce gros pull ou même ton écharpe-plaid autour de ton cou… Le bonheur !
Enfin, pour quelques semaines. Jusqu’à ce moment fatidique où tu te rends compte que tu ne peux plus partir sur un coup de tête, qu’il te faut 5 minutes de plus que l’été avant de partir parce que tes boots montantes et ton manteau prennent beaucoup plus de temps à enfiler que tes petites sandales. Ne nous leurrons pas, je sais parfaitement que ce petit moment d’émerveillement sur les avantages de l’automne dépasse rarement la Toussaint.
Vers novembre, je commence à être plus que saoulée d’avoir toujours un parapluie dans mon sac. Enfin, « toujours » : juste les jours où il ne pleut pas parce que généralement, les jours où il pleut, il est lamentablement en train de sécher dans l’entrée de chez moi ou au bureau et je me mets à envier les mamies avec leurs sacs plastiques transparents, protecteurs de mises-en-pli. Sans parler de ce nid-de-poule dans la rue en bas de chez moi qui se remplit d’eau dès les premières averses et dont tu as intérêt à t’éloigner quand une voiture arrive si tu veux éviter le look (et l’odeur) chien mouillé.
Ne parlons pas non plus d’Halloween. Entre les mômes que tu ne connais ni d’Eve ni d’Adam qui viennent te réclamer de quoi payer une piscine à leur orthodontiste et les soirées déguisées où la frontière entre glauque et vulgaire est franchie vers 21H43…
En novembre, les feuilles sont toutes tombées laissant les arbres comme des vieux poteaux électriques moches, tu glisses sur ces trottoirs toujours humides, tu as froid même avec ton écharpe, le soir tombe tellement tôt que tu te demandes s’il y a eu une journée entre ton arrivée et ton départ du bureau… Niveau look, dans les boutiques, tu as le choix entre beige clair et beige foncé. Je suis parfaitement consciente que l’automne n’est pas non plus la meilleure des périodes.
Bref, on est début octobre et j’en suis encore au stade où je me réjouis et où je fais mon Amélie Poulain des petits bonheurs de la vie. Reparlons-nous dans un mois et j’aurais retrouvé mon cynisme. Et mon envie de prendre un billet d’avion pour n’importe quelle destination affichant plus de 20°C.
Sur ce, je vous laisse, c’est l’heure de la première soupe de la saison, je vais faire un vœu !
