Cette semaine, j’ai reçu un courrier qui a eu le don de me rendre folle de rage. Ma banque, enfin, mon ancienne banque dans laquelle j’ai encore un compte qui dort, continue de me prélever des frais alors que mon conseiller m’avait assuré en juillet dernier que ça s’arrêterait. (Non, je n’ai pas vérifié avant. Merci de ne pas juger. Et de se reporter à Chronique administrative) Et ils ont le culot de me renvoyer une carte alors que j’ai justement rendu l’ancienne pour ne plus payer. Alors, oui, je sais, il y a des choses bien plus graves mais je n’y peux rien, ça m’a énervée. Pour une fois que j’avais géré un truc administratif, il fallait que je recommence parce qu’un incompétent au front gras et aux cheveux secs (ou l’inverse) n’avait pas fait son taf. Et ça, c’est si je crois encore en l’espèce humaine parce qu’au fond de moi, la petite voix parano se dit que c’est surtout pour engranger de la thune sur mon dos. Donc, ni une ni deux (je suis vieille…) je me connecte à mon appli (pas tant que ça finalement) et je clique sur « appeler mon conseiller ». Je ne suis pas très téléphone mais là, j’avais besoin de lui dire ce que je pensais à cet invertébré. Comme si je n’étais déjà pas assez à point, « l’appel au conseiller » t’envoie en fait sur une plateforme d’appels où tu vas tomber sur quelqu’un qui ne connait pas ton dossier et qui te demandera ton nom et ton numéro client une fois que tu lui auras tout exposé. Et là où ça m’a encore plus énervée c’est que j’ai un peu gueulé (oui, un peu, je sais me tenir quand même) sur la dame au téléphone alors qu’elle était charmante et qu’elle m’a aidée. Petit goût de frustration donc. Je n’ai pas pu expliquer à l’autre cerveau plein d’eau tout le bien que je pensais de son professionnalisme et service clientèle.
Une fois que j’étais redescendue (en attendant de voir la semaine prochaine que les frais ne sont toujours pas remboursés), j’ai pensé à toutes ces fois où je m’énerve. Attention, en lisant ça, on pourrait croire que je suis le genre de personnes qui a une batte de base-ball dans sa voiture et qui ne sait pas parler en dessous de 120 décibels. Non, je suis généralement plutôt calme et j’essaie de rester zen. La plupart du temps. Mais je suis humaine, et un peu speed aussi, alors il y a quand même quelques situations qui me donnent l’impression que j’ai été une cocotte-minute dans une vie antérieure.
La condescendance est définitivement sur le podium. Ces gens qui te pensent tellement débile qu’ils vont t’expliquer leur blague nulle alors que si tu n’as pas ri, c’est juste que Lagaf a arrêté de faire rire en 1992, mon gars. Les vieux réacs aussi : comment ne pas s’énerver quand un ancien te balance « ah ben c’est vrai ce qu’on dit, les jeunes, ça veut pas bosser » juste parce que tu as osé prendre des congés. Et le plus énervant, c’est que tu te sens obligé de te justifier alors que, 1, tu as le droit, 2, tu l’as plus que mérité, et 3, tu as monté ta boite il y a 8 ans et ça cartonne. (voilà, je me justifie…) Mais non, on ne devrait pas s’abaisser à leur répondre. Et se dire plutôt que « oui, c’est vrai, je suis jeune pour lui ! »
Mais, ça, c’est la réplique que tu as après, une fois que tu as pris ta petite tisane et ton valium. Celle que tu imagines, enchaînée à plein d’autres répliques dignes de film quand tu te refais la conversation dans ton lit le soir, sous ta douche, ou en repassant (oui, il parait qu’il y a des gens qui repassent encore…) D’ailleurs, dans ces moments-là, tu imagines même des embrouilles qui n’ont pas eu lieu, que tu anticipes ou qui n’existeront peut-être jamais. Le nombre de personnes avec qui j’ai réglé mes comptes, imaginaires certes, sous la douche, c’est impressionnant. (phrase à ne pas sortir de son contexte, svp)
L’administratif m’énerve aussi beaucoup : tout ce temps qu’on perd à devoir se battre parce que c’est pas le bon papier, le bon service, la bonne adresse, le bon stylo… On dirait que ces gens n’ont pas de vie et qu’ils veulent donc aspirer la tienne pour se venger. Comme le fameux livreur de Chronopost qui doit être allergique aux boutons de sonnette et t’oblige donc à aller à La Poste un samedi matin.
Je peux m’énerver aussi pour plein d’autres situations : la voiture étant évidemment un des plus grands déclencheurs puisque, comme tout le monde, je conduis bien, ce sont tous les autres qui conduisent mal. Tous ces moments où j’ai l’impression de perdre mon temps aussi, le massage étant la référence dans le domaine pour moi, ce qui est dommage (ou ironique selon les points de vue). Ou les dimanches après-midis chez Ikea. (Mais quel individu sain d’esprit s’impose ça de son plein gré ?)
Bref, une grande envie de me défouler après ce courrier de la banque, et pas de possibilité d’aller à la boxe donc c’est tombé ici…
Sur ce, je vous laisse, c’est l’heure de prendre une petite « Nuit Calme », ça va me faire du bien, je crois.
